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"Au Brésil, on dit que le football est une religion, mais le volleyball est le sport le plus important", explique Giba, triple médaillé olympique et célébrité dans son pays.
Comme toute star brésilienne du sport qui se respecte, Giba a un nom à rallonge, Gilberto Amauri de Godoy Filho. Il a porté le maillot de quelques-unes des meilleures équipes de volleyball du monde, dans son pays et en Argentine, en Italie, en Russie et aux Émirats arabes unis. S’il a remporté trois Championnats du monde et huit Ligues mondiales avec le Brésil, les plus beaux moments de sa carrière restent liés aux Jeux Olympiques.
Giba, pour sa part, a cependant manqué la fête, mais il avait une bonne excuse. Sa fille Nicoll est née alors qu’il était à Athènes, si bien qu’il est retourné en toute hâte à Curitiba, sa ville natale, pour la voir. "Elle est née au milieu des Jeux, le 18 août, et nous avons été champions le 29, il y a eu donc beaucoup d’émotions de nature différente", explique-t-il.
"Je revenais du gymnase et j’ai reçu un appel me disant qu’elle était née. À ce moment-là, j’étais très concentré sur les Jeux Olympiques. À l’époque, ma femme savait que j’étais là-bas pour briller, pour gagner une médaille olympique, et nous en avions déjà parlé. Mais comme j’avais raté la naissance, il fallait que je revienne avec l’or !"
Quand Giba regarde sa vitrine débordante de trophées, trois pièces de métal précieux sortent du lot. "La médaille d’or d’Athènes a été l’apothéose d’une période où nous avons pratiquement tout gagné : les Championnats du monde, la Ligue mondiale et la Coupe du monde. Puis pour couronner le tout, nous avons décroché l’or olympique, qui est sans aucun doute la médaille la plus importante pour un athlète. C’est l’épreuve la plus importante. Tout athlète rêve de gagner l’or olympique."
Alors que Giba pourrait probablement descendre Oxford Street à Londres ou traverser Times Square à New York sans trop attirer l’attention, les choses sont rarement aussi simples au Brésil. Mais il ne va pas s’en plaindre.
"Le volleyball a énormément de poids au Brésil, principalement parce qu’il s’agit d’un sport familial", explique-t-il. "Lorsqu’il y a des grands matches, on voit toute la famille y aller ensemble, le père, la mère, les enfants et les grands-parents. Au Brésil, tout le monde grandit en jouant au volleyball et en regardant des matches. Aujourd’hui encore, tout le monde me reconnaît et sait quels titres le Brésil a remportés. C’est un sport très reconnu dans le pays. Le public m’interpelle toujours. Aujourd’hui, je suis allé chercher ma belle-mère à l’hôpital, et j’ai dû m’arrêter tout le temps pour parler à des personnes. Pour moi, il n’y a rien de mieux que d’accorder de l’attention à ce public qui nous a tant soutenus."
Depuis qu’il s’est retiré du volleyball de haut niveau après Londres 2012, Giba n’a pas manqué d’occupation. Il a fait des études de journalisme pendant trois ans, en vue de travailler pour la télévision brésilienne pour laquelle il a couvert le tournoi de volleyball des Jeux Olympiques de Rio 2016. Des Jeux où les hôtes ont remporté l’or masculin pour la troisième fois, après avoir également été sacrés à Barcelone en 1992.
Et d'ajouter : "J’ai fait des études de journalisme pour pouvoir raconter des histoires, parce que chaque match est un nouveau livre qu’on raconte. Faire ce travail m’a aussi aidé à ne pas trop avoir la nostalgie, car j’étais présent, sur le terrain, à chaque match. L’ambiance [au Maracanazinho] était extraordinaire, c’était une fête magnifique."
Giba a été élu président de la commission des athlètes de la Fédération Internationale de Volleyball (FIVB) en 2016, son rôle étant de renforcer les liens entre les joueurs et les dirigeants du sport et de veiller à ce que les intérêts des athlètes figurent au cœur des décisions de la Fédération. Cette année, il a également fait la promotion du premier circuit mondial FIVB de volleyball sur neige, après avoir participé à un match de démonstration aux Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang 2018.
Il s’agit d’une variante de son sport bien-aimé qu’il espère voir un jour figurer au programme olympique comme discipline à part entière, comme l’a été le volleyball de plage. "C’est le but et nous nous battons avec acharnement, mais nous savons que nous avons beaucoup de travail en perspective pour montrer qu’il mérite d’être un sport olympique", souligne Giba, lequel espère une possible admission du volleyball sur neige au programme des Jeux Olympiques d’hiver de 2026.
"Tokyo 2020 sera une édition merveilleuse", assure-t-il. "Tout ce que font les Japonais est très bien fait et très bien organisé. Les six fois où j’y suis allé, c’était fantastique. Outre leur culture incroyable, tous les tournois ont été vraiment bien organisés et j’attends donc beaucoup de ces Jeux Olympiques. Le peuple japonais s’investit vraiment pour faire les choses correctement."
Le Brésil peut-il donc remporter là-bas une quatrième médaille d’or olympique en volleyball masculin ? "Sans aucun doute", déclare Giba. "Il faut seulement qu’il se maintienne dans les six premiers et ensuite, nous verrons bien ce qui se passera. Les Jeux Olympiques donnent toujours aux athlètes un surcroît d’énergie et les font jouer encore mieux. Sans compter que le Brésil aura certainement énormément de fans sur place."